Editorial

7 sur 10 pour Edgard Leblanc

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    7 sur 10 pour Edgard Leblanc Par Jean Venel Casseus

Tout va mal qui finit moins mal pour Haïti à New York, ce 26 septembre 2024. Le bien, dans ce contexte lamentable de la diplomatie haïtienne, n’est certainement pas haïtien. Ceci, malgré l’élégance de la posture et la profondeur du discours du Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Edgard Leblanc. Ce dernier a su, malgré tout, faire du sérieux dans un spectacle comique. Mais si le bon n’est pas haïtien en ce moment, le parfait l’est encore moins.

Analysons, avec nos forces et nos faiblesses, les points forts et faibles de l’allocution du Président du CPT lors de la dernière Assemblée Générale des Nations Unies.

Commençons par les points marquants.

Tout d’abord, le message de solidarité. Le Président a clairement appelé à une mobilisation internationale pour soutenir Haïti dans ses crises actuelles. Ce message de collaboration mondiale est en parfait accord avec le thème de l’Assemblée Générale et renforce la pertinence de son discours.

Ensuite, il a mis l’accent sur l’histoire symbolique de la première République noire, Haïti. En faisant référence à des figures comme Dessalines et la Révolution haïtienne, le Président a renforcé son appel à la justice et aux réparations historiques, rendant son discours encore plus légitime.

Il a également proposé des actions concrètes, notamment la signature de l’Accord sur la Biodiversité Marine et la transformation de la Mission Multinationale d’Appui en Mission de Maintien de la Paix. Cela montre une volonté d’agir et de ne pas rester uniquement dans la plainte.

Le Président du CPT, dans sa posture de Chef d’État, a reconnu les efforts des acteurs internationaux, comme l’ONU, le Secrétaire Général et des pays comme le Kenya. Un geste diplomatique qui renforce le ton collaboratif de son intervention.

Cependant, quelques faiblesses sont à noter dans ce discours.

Par exemple, il manque de solutions immédiates pour la crise intérieure d’Haïti, en particulier sur le plan de la sécurité. Bien que les problèmes de gangs soient mentionnés, il n’y a pas de mesures immédiates, ni d’engagements clairement définis devant le monde.

En outre, la répétition autour des réparations historiques, sans nouveaux arguments, affaiblit l’impact de ce point, surtout dans un forum multilatéral où de nombreux sujets sont abordés.

L’allocution a aussi minimisé l’urgence humanitaire. Bien que la crise alimentaire et l’insécurité soient évoquées, elles n’ont pas été placées au cœur du discours, ce qui aurait pu renforcer le caractère urgent de l’appel à l’aide.

Le discours était relativement long. Certains segments, notamment ceux consacrés à l’histoire d’Haïti, auraient pu être allégés pour gagner en concision et en efficacité.

Sur la base de cette analyse, à R-Info, nous attribuons une note de 7 sur 10 à cette allocution d’Edgard Leblanc devant le monde. Malgré des points forts sur la solidarité et l’appel à la justice historique, le manque de solutions haïtiano-haïtiennes immédiates, la répétition sur certains sujets et une manifestation de soutien international trop prononcée, bien que vitale, ont limité l’impact global du discours, à notre avis. 

Mais tout compte fait, c’est l’une des meilleures prestations d’Haïti sur les tribunes des Nations Unies, depuis la création de cette organisation.

 

Par Jean Venel Casseus

Written by: La Rédaction

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