Editorial

CPT : Qu’ils s’en aillent

today04/10/2024 102

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    CPT : Qu’ils s’en aillent Par Jean Venel Casseus

L’œuvre parfaite n’existe point, mais certaines réalisations sont si bien faites qu’elles méritent une reconnaissance particulière pour leur rigueur et leur impact. Le rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) concernant l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC) fait partie de cette catégorie. Ce document expose des faits de corruption accablants contre les Conseillers-Présidents Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles. Au regard des faits, ils discréditent la présidence.

La corruption, telle que définie par les Nations Unies, consiste en l’abus d’un pouvoir confié à des fins privées, une pratique qui constitue un obstacle au développement, sape la démocratie et mine l’État de droit. La Convention des Nations Unies contre la corruption, à laquelle Haïti est partie prenante, vise à lutter fermement contre de telles pratiques. Elle réprime des actes comme la sollicitation de pots-de-vin, le détournement de fonds publics et l’abus de fonction. Les peines encourues pour ces délits comprennent des peines d’emprisonnement, des amendes considérables, ainsi que la confiscation des biens obtenus de manière illicite.

Selon le rapport de l’ULCC, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles sont accusés d’avoir demandé à Raoul Pascal Pierre-Louis, alors président de la BNC, un pot-de-vin de 100 millions de gourdes pour qu’il conserve son poste. Devant l’impossibilité pour ce dernier de réunir une telle somme, il a été convenu d’émettre des cartes de crédit d’une valeur totale de 60 000 dollars américains, en dehors des procédures normales et sans les contrôles appropriés. Ces cartes, préapprouvées par la BNC, ont été utilisées pour financer des dépenses somptuaires, notamment des séjours coûteux dans des hôtels de luxe, sans volonté manifeste de remboursement.

Point de débat, cette affaire est un exemple manifeste de l’abus de fonction et de l’appropriation illégitime des ressources publiques à des fins personnelles. Les éléments de preuve réunis par l’ULCC, notamment les transactions financières suspectes et des témoignages corroborants, exposent un comportement qui est incompatible avec l’exigence d’intégrité que doivent incarner des responsables de l’État occupant de telles fonctions. Un tel détournement des valeurs publiques ne fait que fragiliser davantage une institution déjà vulnérable.

Le peuple haïtien, surtout dans un contexte de transition aussi complexe, mérite des dirigeants exemplaires qui incarnent la probité et l’intérêt général. La démission de ces trois membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) n’est pas seulement souhaitable, elle est nécessaire pour restaurer la confiance de la population dans le processus de transition. Une transition politique ne peut réussir que si ceux qui en ont la charge sont irréprochables et travaillent véritablement pour le bien de la nation.

Pour permettre au Conseil Présidentiel de Transition de fonctionner sans le poids de la suspicion et de la corruption, il est impératif que ces membres se retirent. En quittant leurs fonctions, ils pourront se défendre devant la justice, comme tout citoyen, sans bénéficier des privilèges de leur poste. Le peuple haïtien aspire à des dirigeants dévoués à l’intérêt collectif et capables de poser les bases d’une gouvernance transparente et efficace. Il est temps que ces principes soient respectés pour amorcer un véritable changement.

Written by: La Rédaction

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