Editorial

Conille, pas de connerie, sors du puits !

today16/10/2024 112 3

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    Conille, pas de connerie, sors du puits ! Par Jean Venel Casseus

Le spectacle tant attendu est enfin arrivé. Après l’eau nue comme un ver, voici l’eau puante comme la source au sommet de l’exécutif haïtien. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), dirigé actuellement par Leslie Voltaire, exige le départ de la Chancelière Dominique Dupuy. Non pas pour ses positions sur les relations haïtiano-dominicaines, mais pour avoir humilié la présidence au profit du Premier ministre lors de la dernière Assemblée Générale de l’ONU.

Naturellement, le Premier ministre Garry Conille s’oppose à l’injonction du CPT. Il défend Dupuy. Examinons cette affaire.

Les articles 136 et 139 de la Constitution haïtienne placent le Président de la République comme garant du respect de la Constitution et de la continuité des institutions. En matière de diplomatie, son rôle est central. Il accrédite les ambassadeurs et veille à la représentation d’Haïti sur la scène internationale. Toutefois, bien qu’il soit l’acteur principal dans ce domaine, le Président doit compter sur le ministre des Affaires étrangères pour la mise en œuvre de sa vision diplomatique. Une collaboration étroite entre ces deux figures est donc indispensable au bon fonctionnement des affaires étrangères du pays.

Toute divergence entre le Président et le ministre des Affaires étrangères peut rapidement devenir un facteur d’instabilité, non seulement au sein du gouvernement, mais aussi sur la scène internationale. Une mésentente prolongée peut affecter la cohérence des politiques diplomatiques, semer la confusion parmi les partenaires étrangers et porter atteinte à la crédibilité de la nation. Chaque discours ou action diplomatique exige une coordination parfaite entre la Présidence et la Chancellerie, car une déconnexion entre ces deux entités pourrait avoir des conséquences regrettables.

Comme en Haiti le Président n’a pas le pouvoir constitutionnel de révoquer directement un ministre, il revient au Premier ministre de s’assurer que les membres de son gouvernement travaillent en harmonie avec la Présidence. En cas de tension, notamment si le ministre concerné n’est plus en phase avec les orientations présidentielles, le Premier ministre doit impérativement demander la démission du ministre en question. Toute réticence à agir en ce sens risque de plonger le gouvernement dans une crise institutionnelle.

Le conflit entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Premier ministre Garry Conille au sujet de la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, illustre parfaitement cette situation.

Cependant, il est important de comprendre que, si le Premier ministre n’a pas les moyens d’un coup de force contre le CPT, il ne doit se faire aucune illusion. Certains diraient que c’est “beaucoup de bruit pour rien”. S’il persiste à maintenir un ministre en désaccord avec la Présidence, il risque non seulement de s’isoler politiquement, mais aussi de fragiliser l’ensemble du gouvernement. À ce stade, exiger la démission de la Chancelière est la seule solution viable pour rétablir la cohésion au sein de l’exécutif. Sinon, les conséquences pourraient être désastreuses pour la stabilité du pays et la réputation d’Haïti sur la scène internationale.

Enfin sans détour ni langue de bois : Pas de connerie, sors du puits Conille. Disons, sors de ton puits, puisqu’un simple arrêté du CPT peut te dégager de là.

Written by: La Rédaction

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