Editorial

Il n’y a pas de bandits dans la coalition “Viv Ansanm”, mais des terroristes.

today27/11/2024 20574

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    Il n’y a pas de bandits dans la coalition “Viv Ansanm”, mais des terroristes. Par Jean Venel Casseus

Depuis trois ans, la situation sécuritaire en Haïti s’est détériorée à un point critique, transformant le quotidien des habitants de Port-au-Prince et de ses environs en une lutte constante pour la survie. Des quartiers entiers, naguère animés, sont désormais dominés par des groupes armés. Les enlèvements, extorsions et massacres ciblés sont devenus monnaie courante, instaurant un climat de peur généralisée. Dans ce contexte, les termes “bandit” et “gang” sont souvent utilisés pour désigner les acteurs de ces violences. Cependant, une analyse plus profonde nous permet vite de comprendre que ces individus et groupes dépassent largement cette qualification, s’inscrivant davantage dans les pratiques du terrorisme.

L’émergence de la coalition “Viv Ansanm” est un tournant dans l’organisation des violences en Haïti. Présentée comme une alliance de groupes armés visant à “contrôler” des territoires, cette coalition s’est révélée être un réseau structuré de terreur, aux ramifications nationales et internationales. Plusieurs rapports attribuent à des représentants de la communauté internationale en Haïti, souvent sous couvert d’initiatives de dialogue ou de pacification, un rôle ambigu dans la structuration de cette coalition. En facilitant des négociations et en fournissant parfois des ressources indirectes, ces acteurs internationaux ont permis à “Viv Ansanm” de renforcer sa capacité d’action. Ainsi, ce groupe n’est pas un simple ensemble de bandits isolés, mais une entité organisée, agissant de manière systématique pour atteindre des objectifs politiques et économiques, ce qui fait de Viv Ansanm une organisation terroriste.

Selon les Nations Unies, le terme “terrorisme” désigne des actes visant à provoquer un état de terreur dans la population civile, à intimider un gouvernement ou à contraindre une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte. Par contraste, le banditisme renvoie à des activités criminelles motivées par des intérêts personnels ou lucratifs, sans ambition politique explicite ni stratégie coordonnée.

En Haïti, les agissements des groupes armés – enlèvements massifs, massacres de civils pour contrôler des quartiers, destruction d’infrastructures publiques – s’inscrivent davantage dans une logique terroriste. Leur objectif dépasse l’enrichissement personnel : ils cherchent à déstabiliser l’État haïtien, à fragmenter la société et, parfois, à imposer leurs propres règles au détriment des institutions officielles.

Qualifier les éléments de “Viv Ansanm” de “terroristes” n’est pas un simple jeu sémantique, mais une nécessité pour mieux cerner et combattre la menace qu’ils représentent. Les termes influencent les politiques publiques : parler de “bandits” implique des solutions axées sur la police et la justice locales, tandis que désigner des “terroristes” appelle à des stratégies nationales et internationales coordonnées, impliquant des sanctions, un soutien militaire et une intervention diplomatique plus affirmée.

Reconnaître la nature terroriste de ces groupes armés en Haïti est important pour mobiliser les ressources adéquates et construire des alliances internationales efficaces. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de terminologie, mais d’une étape importante pour rendre justice aux victimes, restaurer la confiance dans les institutions haïtiennes et rétablir la sécurité dans un pays qui ne saurait être abandonné aux mains de ceux qui prospèrent par la terreur.

Que la presse et la communauté internationale prennent leurs responsabilités en ce sens.

Written by: La Rédaction

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