Haïti : Vague de démissions parmi les policiers kenyans de la MSS.

Près de 20 policiers kenyans déployés en Haïti dans le cadre de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS) ont soumis leur démission entre octobre et novembre 2024. Parmi eux figure un commandant d’unité. Ces démissions sont motivées par des retards de paiement et des conditions de travail jugées difficiles, nous confient des sources proches de la mission.

Le chef de la police nationale kényane, Douglas Kanja, a affirmé que les agents avaient été payés jusqu’à la fin du mois d’octobre, ce que des policiers interrogés par l’agence Reuters contestent. Ils indiquent, rapporte l’agence britannique, ne pas avoir reçu de salaire depuis septembre. Le porte-parole de la police kényane n’a pas encore commenté ces informations.

Le Kenya avait initialement déployé 400 policiers en Haïti en juin 2024, dans le cadre de la MSS soutenue par l’ONU. Ce contingent devait être renforcé par l’envoi de 600 agents supplémentaires en novembre, une promesse qui n’a pas encore été tenue. La mission fait face à des défis logistiques et sécuritaires croissants.

Sur le terrain, les policiers kenyans signalent une montée des violences des gangs, qui contrôlent une grande partie de Port-au-Prince. Les forces de la MSS se disent sous-équipées et confrontées à des menaces constantes, notamment des attaques contre leurs positions.

Les États-Unis, principal bailleur de fonds de la mission, ont suggéré de transformer la MSS en une opération de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. Toutefois, cette proposition est contestée par certains membres du Conseil de sécurité.

La mission kenyane, déjà mise à rude épreuve, voit sa situation se compliquer davantage avec ces démissions, qui soulignent les difficultés persistantes à stabiliser la situation en Haïti.