Editorial

Après la catastrophe du 12 janvier 2010, on a enfoncé le clou.

today13/01/2025 31

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Par Jean Venel Casséus

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 restera gravé dans la mémoire collective comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire récente d’Haïti. Une tragédie d’une ampleur inimaginable, elle a exposé, une fois de plus, les failles structurelles et sociales du pays. Cependant, ce désastre n’a pas seulement détruit des vies et des infrastructures ; il a aussi révélé, avec une amertume accablante, notre incapacité à transformer la douleur en moteur d’unité et de reconstruction.

Au lendemain de ce cataclysme, l’espoir semblait possible. La souffrance partagée par des millions d’Haïtiens aurait pu devenir une force fédératrice, un appel à l’unité et à la solidarité nationale. Pourtant, au lieu de saisir cette opportunité pour mettre nos différends de côté et bâtir ensemble un avenir commun, nous avons choisi de creuser davantage les divisions. Les querelles partisanes, les conflits d’intérêts et la corruption endémique ont éclipsé les véritables besoins de la population.

Les ressources mobilisées à l’international, qui auraient pu être un levier pour revitaliser le pays, ont été détournées ou mal utilisées. Les projets de reconstruction ont souvent stagné, empêtrés dans les méandres bureaucratiques ou les rivalités politiques. Plutôt que de tendre la main les uns aux autres, nous avons renforcé les barrières, amplifié les désaccords et enfoncé le pays dans un trou encore plus profond.

Au cours des 15 dernières années, Haïti a été le théâtre de catastrophes humaines qui rivalisent tragiquement avec celle du 12 janvier. Parmi celles-ci figurent : la catastrophe Bandi Légal, qui a élevé le banditisme au rang d’instrument d’État ; la dilapidation des fonds de la CIRH et de PetroCaribe, devenus les symboles éclatants de la corruption et des espoirs trahis ; l’assassinat d’un président en exercice, révélant avec brutalité la fragilité des institutions de sécurité nationales ; la valse des territoires perdus ; la gestation du projet politique criminel incarné par Viv Ansanm, PHTK et leurs alliés.

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